Gestion de la crise dans les EHPAD : Alain Joyandet interroge l'ARS

Communiqué de presse 

Vesoul, le 8 avril 2020 

Gestion de la crise dans les EHPAD : 

Alain Joyandet interroge l'ARS 

 

Alain Joyandet, sénateur de la Haute-Saône a sollicité hier M. Pribile, Directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté pour obtenir des précisions sur la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19 dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Plus précisément, suite à différents retours, Alain Joyandet souhaite connaître les instructions adressées aux équipes de direction de ces établissements lorsqu’un résident est contaminé par le Covid-19, d’une part, et par toute autre pathologie, d’autre part. Ainsi, le sénateur de la Haute-Saône a interrogé M. Pribile sur les soins médicaux dispensés aux patients Covid-19 ou aux autres patients.

Par ailleurs, Alain Joyandet a demandé quelles sont actuellement les pratiques en cours lorsque des résidents sont en fin de vie dans un tel établissement, au regard notamment de leurs dernières relations avec des proches ? Un contact physique avec les membres de leur famille est-il encore possible ou non ? En cas de réponse négative, Alain Joyandet a demandé s'il serait possible d’imaginer une alternative permettant aux membres des familles des résidents en fin de vie de pouvoir avoir un dernier contact ou un ultime échange physique avec eux.

Enfin, le sénateur de la Haute-Saône a souhaité vérifier les conditions de travail du personnel soignant en s'assurant qu'il dispose bien du matériel nécessaire et suffisant pour garantir la sécurité des résidents et se préserver de façon optimale de toute contamination du Covid-19, tant pour lui-même que pour sa famille. A ce sujet, plusieurs élus ont signalé à Alain Joyandet que certains équipements de protection médicale faisaient cruellement défaut dans plusieurs établissements haut-saônois. Le sénateur de la Haute-Saône a précisé dans son courriel que si cette situation était avérée dans les faits, tout devrait être mis en œuvre pour qu’elle cesse le plus rapidement possible.

Alain Joyandet attache une importance toute particulière à ce que tous les résidents de tous les EHPAD de la Haute-Saône et de la Région puissent continuer de mener une existence la plus digne possible, qu’elles soient atteintes par le Covid-19 ou par toute autre maladie, ou qu’elles soient en fin de vie et mourante. L’épidémie ou la pandémie qui touche la France et la planète entière ne doit pas altérer notre humanité, mais bien au contraire la révéler. Aussi il ne doute pas un seul instant qu’il s’agisse également de la priorité de l'ARS et de l'ensemble des personnels soignants.

Communiqué de presse 

Vesoul, le 8 avril 2020 

 

Gestion de la crise dans les EHPAD : 

les réponses de l'ARS à Alain Joyandet

 

Suite à sa sollicitation officielle, Alain Joyandet a échangé pendant une trentaine de minutes en fin de matinée avec Monsieur Pierre Pribile, le Directeur général de l’Agence régionale de santé pour la Bourgogne-Franche-Comté. Ce long échange a été l’occasion pour ce dernier d’apporter des réponses aux demandes de précisions formulées ces dernières heures par le Sénateur de la Haute-Saône sur « la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19 dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ».

Plus précisément, Monsieur Pierre Pribile a apporté les informations suivantes à la connaissance du parlementaire haut-saônois :

  • En premier lieu, les résidents qui sont contaminés par le Covid-19 ou par toute autre pathologie dans les EHPAD bénéficient de façon normale de tous les soins médicaux nécessaires et disponibles. Cette règle est également valable pour la mise en œuvre de soins palliatifs lorsque la situation l’exige. Il n’y a donc pas de « rupture d’accès aux soins ».
  • En deuxième lieu, aucun principe n’interdit aujourd’hui aux résidents en fin de vie dans les EHPAD de pouvoir avoir un dernier contact avec les membres de leur famille. En l’état actuel des choses, il appartient uniquement aux directeurs de ces établissements de déterminer les mesures à prendre en place dans ce cas de figure, en fonction notamment des circonstances locales et de l’appréciation qu’ils en font. Ainsi, concrètement, la visite d’un résident en fin de vie reste dans l’absolu possible. Elle peut constituer un « motif d'autorisation exceptionnelle de visite » délivrée par le chef d'établissement.
  • En troisième lieu, une nouvelle doctrine a été mise en place hier au niveau national dans le cas où un résident serait testé positivement au Covid-19. Désormais, dans un tel cas de figure, les résidents et les membres du personnel doivent être testés. Les personnes testées positivement devront ensuite naturellement être isolées des autres résidents ou des autres membres du personnel.
  • Enfin, en quatrième et dernier lieu, le matériel de protection médical serait à l’heure actuelle suffisant pour assurer la sécurité des résidents et du personnel dans les EHPAD.

Alain Joyandet prend acte des réponses qui lui ont été très rapidement communiquées par Monsieur Pierre Pribile et l’en remercie. Il note également que ces différents sujets seront abordés prochainement entre l’ARS et les directeurs des EHPAD de la Région lors d’une conférence téléphonique. A cette occasion, la règle selon laquelle la poursuite des soins médicaux doit être assurée dans la mesure du possible pour l’ensemble des résidents de ces établissements sera rappelée, même si elle est aujourd’hui rigoureusement respectée selon le Directeur général de l’ARS pour la Bourgogne-Franche-Comté.

En revanche, comme il a eu l’occasion de le réitérer auprès de ce dernier, le Sénateur de la Haute-Saône souhaiterait qu’une doctrine commune soit mise en place concernant la gestion humaine des résidents en fin de vie. Selon lui, les directeurs des EHPAD ne devraient pas avoir à porter seuls cette responsabilité. En ce sens, il réitère sa demande pour que soit aménagé - à chaque fois que cela sera possible - un ultime échange entre la personne mourante et ses plus proches intimes. C’est une question de « dignité » selon lui, laquelle ne s’arrête pas aux confins de la vie, mais trouve également à s’appliquer lors du départ de chaque être humain. « L’épidémie ou la pandémie qui touche la France et la planète entière ne doit pas altérer notre humanité, mais bien au contraire la révéler », tient-il à insister.